conSideratio

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

vendredi, septembre 18 2020

Deuxième vague

Depuis des mois, on entend une petite musique répétée à l'envi par certains médecins, qui donne du grain à moudre aux groupes complotistes et conforte ceux qui ne veulent pas sacrifier une once de leur petit confort à l'intérêt général.

Raoult, Toussaint, Toubiana, la musique est la même :

L'épidémie est dernière nous

Il n'y a pas de deuxième vague

On fait peur pour rien aux français

La cerise sur le gâteau, c'est cette intervention d'un chercheur, docteur, épidémiologiste sur France Inter, le 11 septembre :

Prenons quelques unes des assertions de Laurent Toubiana :

La montée exponentielle du nombre de cas [...] : tout est mal nommé là dedans (1:10)

Nous ne sommes pas en guerre. C'est une épidémie qui est passée (1:55)

Nous sommes face à une épidémie qui maintenant se termine depuis 4 mois, et je suis prêt à rentrer dans le détail des chiffres (2:10)

Ah, tiens, là il commence à m'intéresser :)

Je suis allé voir les chiffres. Je voudrais pas faire une bataille de chiffres. (2:35)

Oh, c'est trop dommage. Mais sans se battre, on peut essayer de les regarder de plus près les chiffres, non ?

Faut être sérieux, lorsque on parle de chiffres, un épidémiologiste, un vrai épidémiologiste cherche quelque chose, contextualiser les chiffres que l'on donne. (2;54)

Avec grand plaisir.

Mais moi, encore une fois, je regarde les chiffres. Hier [ndlr: le 10 septembre, donc] il y avait moins 34 nouveaux patients hospitalisés, il y avait moins 17 nouveaux patients en réanimation. [...] Si vous voulez, on peut se balancer des chiffres autant que vous voulez, mais ça sert à rien. (3:30)

Ça sert à rien quand on ne comprend pas les chiffres, ou parce qu'on les manipule pour désinformer. Un nombre de nouveaux patients négatif, c'est plus que surprenant, c'est même impossible.

Ce qui peut être négatif, c'est le solde : nombre de nouveaux entrants (nouveaux malades) moins le nombre de sorties d'anciens malades de la première vague (massive) qui sortent après plusieurs mois à l'hôpital. Ça ne dit rien sur la dynamique actuelle des nouvelles admissions à l'hôpital. Mais je ne voudrais pas faire la leçon à un épidémiologiste qui prétend savoir contextualiser les chiffres.

La menace à l'heure actuelle n'existe pas, et on la fabrique plus ou moins avec des chiffres. (4:36)

Depuis trois semaines, il y a la menace d'une remontée exponentielle du nombre de cas. (4:46)

Une exponentielle c'est une courbe qui est monotone croissante, ça ne peut pas redescendre. (4:59)

C'est pas faux, mais une droite de pente positive c'est aussi une fonction monotone croissante. Et ça n'est pas du tout la même dynamique qu'une exponentielle. Ce qui caractérise une exponentielle c'est un doublement de la valeur à chaque fois qu'on avance en abscisse d'un certain intervalle constant T. Au bout de 1T, on a multiplié la valeur de départ par 2 (x2), au bout de 2T, x4, au bout de 3T, x8, au bout de 4T, x16, ... après 10T, on est déjà à x1024...

Aujourd'hui, ce qu'on peut observer, c'est que c'est pas une exponentielle, elle atteint un plateau. (5:05)

Ce qui est bien avec des affirmations pareilles, c'est que ça va être vite vérifié.

J'en oublie le reste de l'interview, où notre éminent chercheur mélange allègrement le taux de positivité des tests à l'instant présent avec le pourcentage de personnes contaminées depuis le début des tests pour en conclure que globalement le virus ne circule pas. Les épidémiologistes compétents apprécieront.

Les données hospitalières sur l'épidémie de covid-19, elles se trouvent facilement en ligne. On va donc partir des données hospitalières des nouveaux cas de covid-19 au 16 septembre 2020.

Le fichier contient les valeurs par département et jour par jour depuis le 19 mars 2020 de :

  • Nombre quotidien de personnes nouvellement hospitalisées
  • Nombre quotidien de nouvelles admissions en réanimation
  • Nombre quotidien de personnes nouvellement décédées

Une petite manipulation pour sommer l'ensemble des départements permet d'avoir les chiffres au niveau national. Si on affiche l'évolution des chiffres bruts quotidiens des hospitalisations (en vert), des admissions en réanimation (en bleu), et des décès (en rouge), il y a une forte modulation hebdomadaire (moins d'admissions les week-end). Et on voit clairement que la vague épidémique de mars-avril-mai domine largement les statistiques.

Données hospitalières covid19

Pour mieux voir les tendances, et s'affranchir des fluctuations hebdomadaires, il suffit de faire un lissage par une moyenne glissante sur les 7 derniers jours écoulés.

Données hospitalières covid19 lissées

Si on regarde de plus près l'évolution sur les deux derniers mois seulement, voici la tendance :

Données hospitalières covid19 2 mois

On a réduit l'échelle verticale, mais le nombre de nouvelles hospitalisations quotidiennes (vert) est passé en deux mois de moins de 100 à plus de 400, les nouvelles admissions en réanimation (bleu) ont augmenté de 10 à 70, et les décès (en rouge, qui ont 2 à trois semaines de décalage par rapport aux admissions en réanimation) d'environ 10 à 30.

Est-ce que ces courbes ressemblent à un plateau? à une épidémie qui se termine? ou bien au début d'une deuxième vague?

Et sont-elles vraiment incompatibles avec une progression exponentielle comme l'affirme notre épidémiologiste ?

Il suffit pour cela de regarder si l'on peut ajuster une fonction exponentielle sur les points observés. Regardons ce que donne une fonction de la forme f(t)=a+b exp( (t-to) /c ) ajustée sur les courbes, en prenant to=16 juillet comme date de référence. En plus, en bonus, on aura la valeur de c qui caractérise le rythme de progression, et donc le temps de doublement de l'exponentielle (T=c.ln(2)) si c'en est une.

covid-recent-fit.png

N'en déplaise au professeur Toubiana, les données hospitalières des deux derniers mois en France sont parfaitement décrites par une deuxième vague exponentielle de l'épidémie de covid-19. L'ajustement donne une valeur du temps caractéristique c obtenue indépendamment mais cohérente, entre c=15 et c=16 jours pour le nombre d'hospitalisations et d'admissions en réanimation. Ce qui veut dire un temps de doublement T entre 10 et 11 jours. Il y a une incertitude plus grande pour le T associé au nombre de décès (T=9 jours dans l'ajustement ci-dessus), mais compatible avec le T des deux autres indicateurs, au vu des incertitudes statistiques.

Puisqu'il n'y a sur les deux derniers mois aucun signe de déviation de cette tendance à la reprise exponentielle de l'épidémie, on peut facilement extrapoler à court/moyen terme ce que l'on peut craindre si la tendance se poursuit à l'identique.

Et malheureusement ça oblige à changer drastiquement l'échelle verticale.

Extrapolation de la tendance actuelle à fin octobre

Pour plus de lisibilité avec les tendances exponentielles, c'est mieux d'utiliser une échelle logarithmique pour les différents nombres, c'est plus lisible. Donc voici le même graphique en échelle log :

Extrapolation de la tendance actuelle, échelle log

Si aucune mesure ne vient enrayer cette tendance, on serait revenus fin octobre 2020 à 900 admissions quotidiennes en réanimation et quelques centaines de morts par jour. Pour resituer cette tendance par rapport à la première vague, on peut regarder l'ensemble des données avec la continuation de la tendance des deux derniers mois.

Première et deuxième vague ?

35 chercheurs, universitaires et médecins ont récemment signé une tribune où ils affirment :

[Nous sommes] confrontés à une épidémie qui a causé 30 décès le 9 septembre, contre 1438 le 14 avril. La situation n'est donc plus du tout la même qu'il y a 5 mois.

Ceux qui comprennent comment évolue une croissance exponentielle remarqueront pourtant que la situation actuelle ressemble furieusement à celle d'il y a tout juste 6 mois ! La principale différence est que l'ensemble des mesures barrières a permis de freiner la vitesse de progression : on avait un temps de doublement T de 3,5 jours en février-mars, contre T=10 ou 11  jours aujourd'hui.

Cette petite étude rapide ne prétend évidemment pas annoncer avec certitude de quoi l'avenir sera fait. Et je souhaite vivement que l'avenir proche ne soit pas aussi sombre que la tendance actuelle ne le laisse envisager. Mais il n'y a pour le moment aucun signe indiquant un retournement de tendance. Et les chiffres hospitaliers démentent formellement l'absence de deuxième vague, ou une fin de l'épidémie comme certains s'obstinent à le marteler dans les médias.

Pour finir, reprenons une dernière réplique de Laurent Toubiana dans son interview :

Je ne dis jamais que les gens mentent, je dis simplement qu'ils ne sont pas sérieux avec les chiffres (6:33)

Que je m'empresse de lui retourner.

mercredi, mai 3 2017

No pasaran

Marine Le Pen ne sera pas élue le 7 mai.

Bien sûr que l'idée de voir le FN à la présidence de la république fait froid dans le dos. Mais ça n'arrivera pas en 2017. Alors pourquoi autant de bruit et d'agitation, d'invectives et de battage médiatique? Parce que la peur fait vendre. La peur parle à notre cerveau reptilien et court-circuite toute réflexion du cortex pour produire des actions réflexes, comme l'instinct de survie.

Ce n'est pas pour rien si les publicitaires utilisent les peurs pour vendre leurs produits. Peur d'avoir mauvaise haleine? Achetez tel dentifrice. Peur de ne pas séduire? Achetez une grosse voiture. Peur de grossir? Achetez de la malbouffe allégée.

Pourquoi serait-ce différent pour les élections? Jouer sur les peurs est diablement plus efficace que de demander aux gens de réfléchir. Donc une majorité des candidats ont joué principalement sur les peurs des gens pour s'attirer leurs voix. Peur du Grand Remplacement par des hordes de migrants islamistes terroristes venant imposer la charia en France ? votez Le Pen. Peur que la France soit déclassée et écrasée par sa dette? votez Fillon. Peur de voir le FN accéder au deuxième tour et menacer de prendre le pouvoir? votez Macron.

Et pendant cet entre deux tours, c'est de la folie. Tout le monde s'affole et les médias nous submergent d'avertissements, de mises en garde, de mises en demeure, d'exhortations à faire barrage au FN. On ne parle que de ça, tout le monde a peur que le pire ne puisse arriver dimanche. Mais quoi de plus naturel, là encore, plus on fait peur aux gens, plus ils vont acheter les journaux, magazines, regarder les spots de pub entre les émissions spécialisées, etc. Avoir une approche raisonnable (aussi difficile que ça puisse paraître car oui, encore une fois, imaginer le FN au pouvoir est épouvantablement effrayant) serait très mauvais pour le business.

« Mais on n'est pas à l'abri d'une mauvaise surprise, regardez l'élection de Trump, le Brexit, les gens font n'importe quoi, les sondages se trompent ! »

En ce qui concerne l'élection américaine, les sondages annonçaient un vote populaire de 48.5% pour Clinton et 44.9% pour Trump (ajoutez environ ±3% pour un intervalle de confiance à 95%). Le résultat final sera de 48.0% pour Clinton et 45.9% pour Trump. Tout à fait dans les prévisions. Et pour ce qui est du résultat final, principalement dû au mode de scrutin à la con à la façon bien particulière des américains de compter les votes, le résultat était bien loin d'être acquis pour Clinton, puisqu'on lui donnait 7 chances sur 10 de gagner seulement ! us2016.png Pas de bol, le dé est tombé sur une face Trump.

Pour le Brexit, regardons l'évolution des sondages avant le vote britannique : Vous voyez une confortable avance du bleu sur le rouge? La dynamique du Brexit (en rouge), et la stagnation du Remain (en vert) ?

Maintenant, regardons la dynamique des sondages sur le duel Macron-Le Pen au deuxième tour de l'élection française : 2eTour.png Même en ajoutant environ ±3% pour un intervalle de confiance à 95%, ce n'est pas une course serrée. Alors oui, ça ne sera pas le plébiscite anti-FN de 2002 qui aura lieu le 7 mai, et on pourrait le déplorer. Mais Macron sera élu, alors arrêtez par pitié de vouloir faire flipper tout le monde parce que vous avez peur.

« Mais y'a 20% d'électeurs de Mélenchon qui disent voter Le Pen ! »

Oui, et plus de 40% qui vont voter Macron, donc sa marge du premier tour va augmenter.

« Mais y'a plein d'électeurs de Fillon qui vont aussi voter Le Pen ! »

Oui, mais pas plus que les électeurs de Fillon qui vont voter Macron.

« Mais s'abstenir, c'est faire le jeu du FN ! »

Techniquement, ce qui fait le score du FN, c'est voter FN. Alors bien sûr, il faut qu'il y ait aussi des gens qui aillent voter Macron pour qu'au final, il ait plus de bulletins que la blondasse. Mais vu le niveau du trouillomètre ambiant, Macron va l'emporter, avec plus de voix d'avance sur Le Pen qu'il n'en avait au premier tour, malgré une abstention probablement plus élevée.

Alors chacun vote en conscience le 7 mai, on arrête de faire flipper tout le monde avec ça. Ca va faire dans les 58-42, et on pourra passer à la suite. Les législatives. Et une bonne cohabitation.

jeudi, mars 27 2014

Les vrais chiffres des municipales

Petit retour sur le premier tour des élections municipales 2014 à Strasbourg, avec une étude de la répartition en âge des candidats des 4 listes pour lesquelles l'information était disponible relativement facilement.

On commence avec un histogramme cumulatif en fonction de l'âge. De 0 à 100% pour les 65 candidats de chaque liste, comparé à la distribution de la population française (représentée en gris sur chaque graphique) de plus de 18 ans d'après le recensement 2014.

Par ordre alphabétique de parti (cliquer pour agrandir).

Distribution en âge des candidats FN Distribution en âge des candidats PS Distribution en âge des candidats UDI Distribution en âge des candidats UMP

Comparaison sur un seul graphique :

Distribution en âge des candidats
On voit très clairement une sur-représentation des très jeunes (-25 ans) dans les candidatures FN. La distribution des âges des candidat(e)s PS est la plus fidèle à la population, sauf que (comme tous les partis d'ailleurs) il n'y a quasiment aucun très vieux (+75 ans), contrairement à la population. Coté UDI, gros déficit de jeunes (-32 ans) brutalement rattrapé par les +58 ans. Pas beaucoup de place aux jeunes à l'UMP non plus, ce n'est qu'à partir de 35 ans qu'on trouve une répartition régulière des candidat(e)s.

Et si on regarde la distribution du rang sur la liste en fonction de l'âge (1= tête de liste; 65 = dernière place) :

Rang sur la liste et âge - FNRang sur la liste et âge - PS
Rang sur la liste et âge - UDIRang sur la liste et âge - UMP

En affichant le rang en fonction de l'âge, pas de tendance lourde, mais quelques impressions : le FN est le seul à mettre autant de très jeunes (-25) en position "éligible". Les 20-30 ans semblent plutôt en fin de classement sur la liste PS, tout comme les "jeunes" UDI (mais on parle là des moins de 40 ans). Et un petit groupe isolé et âgé semble compléter la liste UMP.

mercredi, mai 22 2013

On / Off

Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, les interrupteurs étaient des accessoires simples, permettant de faire passer avec un degré de confiance relativement élévé n'importe quel appareil électrique de l'état "éteint" à l'état "allumé", et vice-versa, par une simple pression.

Tout a changé.

Le moindre appareil ne peut aujourd'hui s'allumer sans un délai destiné à effectuer moult réglages, configurations et vérifications. De même qu'une pression sur l'interrupteur "Power" d'un appareil en marche a toutes chances de le plonger dans une superposition quantique des états suivants :

  • veille
  • veille prolongée
  • veuillez patienter pendant la configuration des mises à jour
  • redémarrage
  • auto nettoyage
  • marche comme si de rien n'était

... plutôt que de provoquer le simple arrêt désiré. Même pour un bête poste de radio ou un aspirateur.

Il serait temps de revenir à de bon gros boutons On/Off sans états intermédiaires au flou artistique.

Parce que sinon, Skynet va bien rigoler quand on essaiera de l'éteindre en appuyant sur le bouton "Off".

vendredi, septembre 28 2012

Punk thatchériste

Un groupe de punks à chien au coin de ma rue :

Allez, une petite pièce? Bah ouais on fait la manche, mais vous préréreriez qu'on deale du shit ?

C'est vrai qu'il n'existe aucune autre alternative.

jeudi, septembre 13 2012

Un si bel hommage

Les USA rendent un hommage national à Neil Armstrong dans la cathédrale de Washington.

Voir une pasteur, en grande tenue de cérémonie, représentante d'une religion parmi tant d'autres, dans une cathédrale, vanter les valeurs universelles et l'inspiration que Neil Armstrong a pu donner à l'humanité, semble un peu paradoxal.

Pourquoi pas un hommage à un prix Nobel de la paix par un général dans un camp d'entraînement militaire?

Ou une conférence sur l'accès à l'eau potable faite par un vigneron dans une cave à vins?

samedi, septembre 8 2012

Le vrai visage des Jeux

Il était une fois les débuts des Jeux Olympiques de l'ère moderne, et il n'était question que de sportivité et d'amateurs. C'était il y a bien, bien longtemps. Il y a 80 ans, vous risquiez encore une suspension des Jeux au simple fait d'être soupçonné d'avoir reçu quelques dollars pour participer à des courses à pied, et de ne pas satisfaire pleinement au statut d'amateur. Souvenez-vous de ce qui est arrivé à Paavo Nurmi, un des plus grands coureurs de son temps.
A l'époque, les coureurs s'affrontaient sous les couleurs de leur pays, pour le meilleur ou le pire (triste exemple en 1936).

Mais c'est de l'histoire ancienne.

De nos jours, les JO sont un marché juteux. 12 milliards pour Londres 2012. Des sponsors partout. Couverture télé en direct. Des paquets de fric. On en vient même parfois à modifier quelques lois pour mieux satisfaire aux desiderata des principaux sponsors, dans un cauchemar à la cyberpunk.
Pourtant, les médias se concentrent tous sur le même classement des médailles, trié par pays, dans une frénésie chauvine nombriliste. Pourquoi donc ?

Avez-vous remarqué que quasiment tous les athlètes arborent sur leur poitrine deux symboles, pendant les épreuves ou sur les podiums. D'un coté, un symbole national (souvent un drapeau). De l'autre, le logo d'une entreprise.
A quoi ressemblerait un classement des médailles par logo, par marque? Quelles sont les compagnies avec le plus de médailles d'or, et comment ce classement se compare-t-il au classement par nations?
Heureusement, vous pouvez trouver sur le web des photographies de presque tous les podiums, et compter combien d'or, d'argent, et de bronze pour chaque logo. Oui, on peut trouver plus de 300 cérémonies de podium, et faire le classement. Voici le top 20, peut-être pas strictement complet ou exact, mais constitué à partir de plus de 95% des podiums de 2012 où des logos sont identifiables.


Rang

Logo

Or

Argent

Bronze

Total

1

Adidas

71

69

79

219

2

Nike

50

40

42

132

3

Anta

38

26

23

87

4

Bosco

33

41

45

119

5

Fila

13

8

6

27

6

361 °

10

7

10

27

7

Asics

9

10

13

32

8

Mizuno

8

17

19

44

9

EA7

8

9

11

28

10

Lotto

7

6

8

21

11

Erke

7

6

6

19

12

Puma

7

5

4

16

13

Peak

5

4

2

11

14

Alpine Pro

4

4

6

14

15

2XU

3

0

2

5

16

Jack Jones

2

3

3

8

17

4F

2

2

6

10

18

Audimas

2

1

2

5

19

Phenix

2

1

0

3

20

Hudson's Bay co.

1

3

11

15


Comparé au traditionnel tableau des médailles, plusieurs choses sautent aux yeux. Les grandes multinationales font bien mieux que les pays pour récolter des médailles. Adidas et Nike, les deux principaux sponsors des jeux de 2012, écrasent n'importe quel pays. Adidas remporte à lui tout seul plus de médailles (219) que les USA et la Chine réunis (192) !

Alors imaginons un instant les Jeux Olympiques dans quelques années. Quand ce ne seront plus seulement les nations, mais les multinationales qui seront membres du Comité Olympique, et que des équipes d'athlètes défileront lors de la cérémonie d'ouverture sous le drapeau d'une société avec son logo sur le torse.
Ceci n'est pas un cauchemar cyberpunk.

Ce n'est pas la futur. C'est déjà le cas.

vendredi, septembre 7 2012

The real face of the Olympics

Once upon a time, the modern era of the olympics started, and it was all about sportsmanship and amateurs. That was a long, long time ago. 80 years ago, you could be suspended from entering the olympic event because you were suspected of earning a few bucks in races, and therefore not fulfilling the real amateur status. Remember what happened to Paavo Nurmi, one of the greatest runners of his time.
In these times, athletes competed under their country's flag,for the best or the worse (remember 1936).

But this is all history.

Nowadays, the olympics are a big business. 12 billions for London 2012. Sponsorship everywhere. Live TV. Big money. Laws can even be changed to accomodate the major sponsors, in a cyberpunk-like nightmare.
Yet, all the media still focus on the same medal rankings, ranked by nation, in a nationalistic, navel-centered frenzy. Why so?

Have you noticed that nearly all athletes sport two symbols on their chest during events and on the podium? On one side is a national symbol (often a flag). On the other side is a logo.
What would it look like to do a medal ranking by logo? Which corporations have the most gold medals, and how does this compare to the country ranking?
Hopefully, you can find on the web photographs from nearly all podiums, and count how many gold, silver, bronze for each logo. Yes, you can find it for more than 300 podium ceremonies. Here is the top 20 result. It is maybe not 100% complete or accurate, but still relies on more than 95% of all podiums in all sports I could find.

Rank

Logo

Gold

Silver

Bronze

Total

1

Adidas

71

69

79

219

2

Nike

50

40

42

132

3

Anta

38

26

23

87

4

Bosco

33

41

45

119

5

Fila

13

8

6

27

6

361 °

10

7

10

27

7

Asics

9

10

13

32

8

Mizuno

8

17

19

44

9

EA7

8

9

11

28

10

Lotto

7

6

8

21

11

Erke

7

6

6

19

12

Puma

7

5

4

16

13

Peak

5

4

2

11

14

Alpine Pro

4

4

6

14

15

2XU

3

0

2

5

16

Jack Jones

2

3

3

8

17

4F

2

2

6

10

18

Audimas

2

1

2

5

19

Phenix

2

1

0

3

20

Hudson's Bay co.

1

3

11

15

Comparing it to the traditional medal table is quite interesting. Big corporations do much better than nations at collecting medals. Adidas and Nike, the two main sponsors of the 2012 games, outwin any country. Adidas alone has more medals in total (219) than the USA and China combined (192) !

So now imagine for a moment the Olympic games a few years from now. In a time when not only nations, but big corporations will be members of the Olympic committee, and make the opening ceremony with a team of international athletes groupped under the company's flag, with the company logo on their chest.
This is not a cyberpunk nightmare.

This is not the future. This is already happening.

jeudi, février 23 2012

La France forte (2)

C'est aussi un message subliminal nauséabond...

Sarko fRAnCE

dimanche, février 19 2012

La France forte

La France forte

ça vous fait des anagrammes sympas :

  • Fatal Confrère
  • Féroce Raflant
  • Larron Affecté
  • Farce Frontale
  • Rencart Affolé
  • Tancer, Affoler
  • Franco Frelaté

et aussi en 3 mots :

  • Effort en Carla

dimanche, août 7 2011

Cérémonies...

... en grandes pompes.

Sarkozy en grandes pompes

mercredi, août 12 2009

When a google car meets another google car

Do they exchange google car stories ?

googlecar.png

dimanche, août 2 2009

I'm feeling lucky

Ce n'est pas parce que Google touche à tout, et propose des services allant de la recherche web à Google Street View, qu'il faut tout mélanger.

Ce n'est certainement pas une bonne idée d'essayer de cliquer le bouton J'ai de la chance en mode Street View.


Google Street View - I'm feeling lucky

jeudi, juillet 23 2009

Moon walk

Un mois d'actualité aux USA en deux mots.

Moon walk

Du moonwalk au moon walk.

mardi, juillet 14 2009

Wishing well

Puits Locronan

Parmi la multitude de superstitions débiles (oui, c'est un pléonasme), il y en a une qui est encore plus vide de sens en français qu'en anglais. C'est celle du puits aux vœux. Trouvez un puits (ou une fontaine), jetez une pièce et votre vœu se réalisera.

A la limite, en anglais je comprendrais... Wishing well, ça sonne bien comme I wish you well, façon de souhaiter de la réussite, à cause du double sens de well en anglais: puits, source, mais aussi bien.

Par contre en français, j'ai beau chercher, Puits aux vœux, je ne vois pas le double sens.

A croire que la superstition (faire un vœu devant un puits) issue d'un double sens langagier (wishing well) a traversé la Manche, et que les français n'ont gardé que le symbole. Mais c'est assez fréquent, ce syndrome de l'imbécile qui regarde le doigt.


Terence Trent d'Arby - Wishing Well

lundi, juillet 6 2009

Logo subliminal

Mais qu'est-ce qui peut bien se cacher dans un logo bien connu comme celui de la GMF?

Logo GMF

Regardez un peu le personnage du milieu.

Oeil et bouche surmaquillés ...

... le teint blafard ...

... pas de nez !?!

Bon sang, mais c'est bien sûr !

Logo GMF Michael jackson

dimanche, juin 28 2009

Evolution

darwin_singe.jpg

Les créationnistes les plus extrémistes font le jeu de l'évolution des espèces.

En effet, chez ceux qui vont jusqu'à refuser les avancées de la science moderne comme les transfusions sanguines, au nom de convictions religieuses qui vont de pair avec un rejet viscéral des textes de Darwin et consorts, seuls les mieux prédisposés naturellement vont survivre. Ils subissent directement la dure loi de la nature. Ils sont donc de facto bien plus confrontés au lent processus de sélection et d'évolution naturelle que tous ceux qui ont accès aux techniques de soins les plus modernes.

La médecine moderne joue en effet de rôle de tampon qui permet à nombre d'humains de survivre à des affections naturellement mortelles, et estompe par conséquent le processus de sélection naturelle.

Heureusement, cela ne suffira pas à faire des créationnistes les hommes de demain. Et puis il y a des croyances plus sérieuses.

Flying Spaghetti Monster